Utopie stéphanoise

Sur le rivage

de cette île

aux galets verts

on entend chanter à l’unisson

le murmure répercuté d’une ola 

Sur le rivage de cette île

les utopies se glissent

le long de l’échine

qui la traverse

changeant sept fois de nom

Bergson, Charles-de-Gaulle, Président-Wilson, Général Foy, Gambetta, Onze- Novembre, Docteurs-Charcot 

Elle a ses puits et ses collines

mitonnés dans un chaudron

visités par un Ange vert ou un Sphinx 

Les passants

s’y dirigent vers des lieux

qui n’existent pas

qu’aucune carte ne répertorie

si ce n’est celle du souvenir

et de la mémoire

Place Marengo Place Badouillère

Elle encadre ses légendes

de poteaux carrés et 

les suspend sur 

les gazons où se crucifient les rêves 

Les utopies stéphanoises

n’ont d’autres choix

que d’être de charbon

et de poix 

On les cisèle désormais

en des cités

qui forment des îles et des rivages

aux murs de verre 

Les utopies glissent un

Regard vers l’horizon

Il reste ponctué de crassiers

De lieux re-nommés

De rêves inoubliables 

Dont on fait des chansons…